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On r'fait le film

25 mai 2009

Forum

Voulez-vous jouer avec nous sur notre forum ?

http://chrislynch.heberg-forum.net/

Les votes cinéastes De quoi s’agit-il ?

Tous les 4 jours, la filmographie d’un ou de deux cinéaste(s) est soumise aux votes des membres du forum qui doivent attribuer une cotation à chacun des films qu’ils ont vus.

Les cotations possibles (voir topic Nos codes votes cinéastes pour la signification des cotes personnels)

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[img]http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Confus/oops-panneau-confus. : J’ai vu le film mais je ne m’en souviens plus assez pour le coter
http://www.echecsetmaths.com/atelier/gifs/smiley/dunno.gif : J’ai vu le film mais je préfère ne pas le coter

Ces votes engendrent parfois des débats en cours de cotations, les uns ou les autres étant invité à développer leur point de vue. Il est d’ailleurs apprécié que les votes extrêmes soient justifiés de quelques mots.

Au bout des quatre jours, la moyenne des cotations est calculée pour chaque film et communiquée à tous. Il se peut alors qu’un film ait l’honneur de faire son entrée dans le top 100 du forum(éjectant par là le dernier de la liste)… ou dans le top cancres, qui regroupent les 100 films affligés des moyennes les plus basses.

Les cotations attribuées par les uns et les autres restent visibles à tout moment en cliquant sur l’icône du télescope Image

Il se peut qu’un membre voie un film en dehors de la période des votes, il peut alors proposer un vote de rattrapage, et une nouvelle moyenne sera calculée, modifiant ainsi potentiellement le top 100 ou le top cancres.

Quels cinéastes sont soumis aux votes ?
Tous les cinéastes proposés par les membres, sans jugement de valeur. Un topic Proposition cinéastes pour votes est disponible pour faire une proposition, après vérification que le cinéaste proposé n’est pas présent dans la Liste alphabétique des cinéastes. En cliquant sur un nom de cette Liste, on peut aussi connaître la date de vote pour un cinéaste, et les éventuels messages qui auraient déjà été postés sur le sujet. Enfin, pour savoir les votes qui arrivent, un topic Dates votes cinéastes à venir a été créé.

Un mot enfin sur la raison d’être de ce forum cinéastes. Un forum étant un lieu d’échanges, l’organisation des votes, au-delà d’offrir une activité récurrente aux membres, permet de structurer les échanges, de faire connaître des cinéastes, de prendre le temps de se pencher sur les cinéastes qui tiennent à cœur à d’autres et par là, d’élargir ses connaissances. En définitive, c’est la qualité des échanges qui y gagne !

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8 octobre 2008

La ruée (Frank Capra)

Tout le monde voulait reprendre sa mise quand soudain, l'un après l'autre, ils sont venus remettre de l'argent dans le pot commun.

30 septembre 2007

EPOUSES ET CONCUBINES de Zhang Yimou (1991)

30 septembre Arte 20h50

Avec : Gong Li (Songlian, la quatrième épouse), He Caifei (Meishan, la troisième épouse),Cao Quifen (Zhuoyun, la deuxième épouse), Jin Shuyuan (Yuru, la première épouse), Ma Jingwu (le maître Chen), Kong Lin(Yan’er), Cui Zhihgang (Docteur Gao), Chu Xiao(Feipu)

Synopsisanimation__pouse

La Chine du nord dans les années 20. Songlian, 19 ans, est contrainte d’abandonner ses études à la mort de son père. Pour subvenir à ses besoins, elle se résigne à devenir la quatrième épouse du riche maître Chen. Arrivée dans la demeure de ce dernier, elle est aussitôt impliquée dans les luttes intestines auxquelles se livrent les autres épouses. Avec pour enjeu la lanterne rouge, signe de la faveur du maître, et donc du pouvoir dans la maison.

zhang_yimouOn r’fait le film

« Epouses et concubines », constitue le troisième volet de la trilogie où Zhang Yimou se  consacre à la couleur rouge.  Le titre anglais « Raise the Red Lantern » rend davantage cette volonté de jouer sur la symbolique d’une couleur comme l’indiquait déjà « Le Sorgho rouge ».  L’omniprésence de lanternes rouges à l’image souligne d’évidence le penchant du cinéaste pour l’esthétisme ainsi que du jeu sur les symboles qui l’accompagne.

« Epouses et concubines » va prolonger également le thème récurent du cinéaste pour la lutte de la femme contre l’oppression masculine.  Le film s’ouvre sur un plan-séquence montrant le visage d’une jeune femme, Songlian (Gong Li) :

Songlian : - « Mère arrêtez ! Vous parlez depuis trois jours.  J’ai bien réfléchi.  D’accord, je me marierai »

La mère : - « Bien, avec qui ? »

Songlian : - « Avec qui ? Ais-je le choix ? Vous parlez toujours d’argent.  Pourquoi pas un homme riche ? »

La mère : - « Si tu épouses un homme riche, tu ne seras que sa concubine »

Songlian : - « Laissez-moi être une concubine.  N’est-ce pas le destin d’une femme ? » (Une larme coule sur son visage alors qu’on entend une musique traditionnelle chinoise).

Séquence d’ouverture on ne peut plus claire sur ce que l’on veut dénoncer, à savoir le manque absolu d’alternative pour une femme en Chine.  La mise en scène du cinéaste travaillant sur la sobriété du plan-séquence (On reste sur le visage de Songlian, sans se laisser distraire par un contre-champ sur le visage de la mère) indique immédiatement une grande maîtrise de la narration cinématographique.  On connaissait déjà le talent de Zhang Yimou avec ses deux films précédents et ici, il confirme dès les premières secondes, notamment dans la seconde séquence où l’on aperçoit au loin dans une forêt un cortège qui suggère que Songlian est emmenée vers sa nouvelle vie, quand tout d’un coup, elle apparaît dans l’image, valise à la main, regardant le cortège s’en aller et décide d’emprunter le chemin dans la direction opposée qui nous amène pourtant vers sa demeure de concubine. On apprendra plus tard qu’une voiture était venue la chercher et qu’elle a décidé de venir à pied vers sa « prison ». Extraordinaire mise en scène qui joue du contre-pied, tout en simplicité, en indiquant que Songlian reste maîtresse d’elle-même malgré ce qui lui arrive, suggérant qu’elle ne compte pas subir la suite des événements sans broncher.  Et tout ça, en deux plans et sans un mot ! Raise_the_Red_Lantern_DVD

La suite du film est travaillée en huis clos à l’intérieure de la demeure traditionnelle et ancestrale, où Songlian va apprendre à lutter contre les autres épouses qui ne vivent que d'intrigues, de complots et de mensonges, tentant d’exister tant que faire se peut au sein d’une situation dégradante et humiliante.  Le lieu ressemble à un univers carcéral où va se jouer une tragédie en trois actes et un épilogue rythmé par les saisons.  Le scénario est subtilement écrit, tiré d'un recueil de trois nouvelles par un jeune auteur de l’époque, Su Tong.  On se retrouve dans un drame, certes, mais toujours en distanciation par la géniale mise en scène de Zhang Yimou.  Par exemple, comme c’était le cas pour la mère de la séquence de préambule, on ne verra jamais le visage du maître des lieux, ce qui favorise l’imagination sur le travail des symboles.  La caméra filme autant les paysages que les lieux que les objets que les personnages, alternant sans cesse l’intérêt du regard.  Zhang Yimou faire vivre un décor très étroit et un récit minimaliste avec brio, unissant le fond magnifiquement avec la forme.  On garde longtemps en tête les sublimes images de cette demeure traditionnelle et de ses lanternes rouges, le tout illuminé par le charisme incroyable de Gong Li, qui fait plus que confirmer.  C’est avec ce film que Zhang Yimou signe véritablement son premier chef-d’œuvre, réussissant en plus à exploser à la face du monde.  Il gagne le Lion d’argent à la Mostra de Venise pour couronner le tout.  Magnifique !!!

Sous la loupe et pour le plaisir - La puissance du lieu

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Songlian, à l'approche de sa nouvelle demeure.  Derrière elle, un mur et des écrits qui la domine, suggérant la force de l'endroit.  Elle regarde en l'air la toute puissance du lieu qui l'accueille.

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Songlian est arrivée et pose sa valise.  Dos à elle, la caméra nous suggère ce qu'elle voit et ressent, à savoir encore la toute puissance du lieu, froid, sans vie.

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Songlian, première fois en gros plan depuis son arrivée.  Même si pour la première fois, l'humain domine le lieu sur l'image, le visage craintif de Songlian qui regarde vers le haut suggère encore et toujours la puissance du lieu.

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Enfin de la vie.  Mais la place qu'occupe la personne dans l'image est dérisoire.  Encore et toujours la puissance du lieu.

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Les deux personnages dans le même plan, totalement dominés par l'endroit...

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Comme elle paraît minuscule....

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Comme ils paraissent minuscules...

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Les plans se multiplient offrant toujours l'avantage au décor sur l'humain.  Ici, il est clairement mis à l'avant-plan...

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Songlian entrant dans le pavillon qui lui est destiné.  Ici, la puissance du lieu est suggéré par les nombreuses lanternes rouges qui dominent le plan.

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Oui, pourquoi ?

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... Car elles font partie intégrante du lieu...

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Centrales dans ce lieu.

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Puissantes....

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Elles illuminent le lieu, puissantes et dominantes, rejetant l'humain hors du plan !

26 septembre 2007

Quand la mer monte de Yolande Moreau (2004)

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Irène est en tournée avec 'Sale Affaire', un one woman show, dans le nord de la France. Elle rencontre Dries, un porteur de géants... C'est le début d'une histoire d'amour qui a d'étranges résonances avec le spectacle qu'Irène joue sur scène...

On refait le film

Yolande Moreau qui rebondit cinématographiquement sur un spectacle de théâtre, « Sale affaire », qui l'avait lancée il y a déjà très longtemps au début des années 90. Un personnage de théâtre, un personnage de cinéma, intimement liés par Yolande Moreau. Une adaptation mi-réaliste, mi-fiction, qui recherche des correspondances entre les personnages de fiction, entre Yolande Moreau et ses personnages. Yolande est Irène, Irène est Yolande Moreau, Irène est le clown sur scène, le clown sur scène est Irène.

Un personnage seul sur scène et Irène qui ne l'est pas moins dans la vie. La chaleur des spectateurs, suivi des longues solitudes des chambres d'hôtel, des voyages de spectacle en spectacle, de ville en ville. Une superbe photographie du monde du théâtre, sous tous ses aspects, chaleureux ou froid, où le saltimbanque devient tour à tour entouré, solitaire, adulé, ignoré. Un métier comme tous les autres métiers, avec ses aspects sombres et lumineux qui se côtoient sans cesse, où les nombreuses rencontres sont souvent éphémères. Et puis une rencontre, moins éphémère qu'une autre, où l'on ne sait très bien où elle va mener. Mais qu'importe, car comme le dit le clown sur scène, c'est le début d'une histoire d'amour qui compte. La fin, on s'en fout, ou presque. Car, parfois la magie règne, l'âme sœur se retrouve devant soi, et là, les séparations deviennent dramatiques, bouleversantes, presque impossibles. « Quand la mer monte », quand les yeux se regardent, quand les mots se comprennent, quand la chaleur de l'amour monte. « Quand la mer monte », titre d'une chanson, symbole de cette mer montante effaçant peu à peu toutes les traces du passé, pour offrir une nouvelle vision d'espoir.

Le film travaille sur la simplicité, montrant la vie du commun des mortels, de ses petits bonheurs de tous les jours, magnifiquement recréés ici par l'intermédiaire des atmosphères particulières des fêtes populaires dans le nord de la France et la Belgique. Une histoire d'amour sur fond de zones industrielles.

Les deux comédiens principaux, Yolande Moreau et Wim Wilaert, presque omniprésents sur l'écran, jouent avec beaucoup de tendresse et de justesse ce duo amoureux.
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Les nombreux prix reçus, César de la Meilleure Actrice pour Yolande Moreau, César du Meilleur Premier Film, Prix Louis Delluc en 2005, démontrent que l'on peut réussir à plaire avec très peu de moyen.

Yolande Moreau : "Faire du théâtre donne à l'acteur l'occasion de régler des "comptes" avec la vie. On triture la réalité, on y met un peu de soi, un peu des autres et l'on partage tout ça avec un public, chaque soir différent, qui rit, se reconnaît (...) La tournée et le spectacle d'Irène nous ont servi de point de départ pour raconter le parallèle entre la vie réelle et la vie rêvée, celle qui est sublimée dans l'art."

12 septembre 2007

SUNDAY de Jonathan Nossiter (1996)

  • promsundaySynopsis

Oliver, ancien cadre au chômage, a trouvé refuge dans un foyer pour SDF en plein cœur du Queens. Un dimanche matin, après un réveil solitaire au milieu des autres sans-logis, il croise Madeleine, une comédienne qui s'ennuie. Immédiatement, elle le prend pour Mathew Delacorta, cinéaste célèbre qu'elle a rencontré autrefois. Oliver ne la détrompe pas et, pour une journée, s'invente une autre existence avec la complicité active de Madeleine.

On refait le film

Y en a qui vous parle de l'Amérique
Ils ont des visions de cinéma
Ils vous disent "Quel pays magnifique!
Notre paris n'est rien auprès d'ça!"
Ces boniments là rendent moins timides
Bref on y part un jour de cafard
Encore un d'plus qui le ventre vide
A New-York cherchera un dollar
Parmi les gueux et les proscrits
Les émigrants au coeur meurtri
Il dira regrettant Paris

Où est-il mon moulin d'la place blanche
Mon tabac et mon bistrot du coin
Tous les jours pour moi c'était dimanche
Où sont ils les amis les copains
Où sont-ils tous mes vieux bals musettes
Leurs javas au son d'l'accordéon
Où sont-ils tous mes r'pas sans galette
Avec un cornet d'frites à deux ronds
Où sont-ils donc?

C’est par cette chanson de Fréhel – « Où est-il donc » – que s’ouvre « Sunday ».  Une musique douce amère qui en dit déjà long sur la suite du programme que nous réserve Jonathan Nossiter.  Un chant triste et nostalgique qu’accompagnent des images obscures et brumeuses qui nous plongent au cœur du quartier du Queens à New York et plus précisément au sein d’un foyer SDF.  plantsunday

Quasi à la manière d’un documentaire, on va sinuer dans ses locaux misérables en observant le quotidien du microcosme.  Petit à petit, par à-coup, la caméra va s’intéresser plus particulièrement à l’un des personnages, Oliver.  C’est par la lui que la narration va sortir par moment du processus en cours pour plonger dans la fiction, elle-même coupée par l’observation « documentaire » des copains de chambrée d’Oliver.  Le réalisateur va nager ostensiblement entre deux eaux, très intéressé d’associer deux manières de faire du cinéma.  Ainsi Fiction et documentaire, entremêlés en permanence avec bonheur, offre l’une des particularités de « Sunday ».

Le plus souvent on va suivre Oliver donc, myope, qui semble errer sans but dans les ruelles miséreuses du Queens jusqu’au moment où il tombe sur une femme qui semble le reconnaître.  Madeleine prend Oliver pour Matthew Delacorta, un réalisateur qu’elle a rencontré à Londres.  Il va entrer dans son jeu en endossant le costume d’un autre que lui.  C’est une actrice de la cinquantaine sur le déclin, qu’on ne demande plus.  Deux êtres « perdus pour la vie » qui se rencontrent, pour tenter peut-être de remettre la machine en route et du dynamisme à l’existence.  Il ment, elle ment peut-être… pour résister à la mort qui pointe son nez ou tout simplement pour donner un sens au néant.  

« Sunday », psychanalyse du désespoir, émouvante à souhait, dans la bouche d’Oliver : « Sunday, dimanche matin.  Il était tôt.  Il ne faisait pas encore jour.  Je me suis réveillé seul chez moi.  Je me sentais nerveux, déprimé.  En fait, j’étais seul mais je n’avais pas de vie privée.  Je pouvais entendre mes voisins, la musique à la radio, les dessins animés, les informations, puis les émissions religieuses et les pubs. Du café, deux baguettes et de la confiture de framboise.  Un pamplemousse rose.  Un bol de céréales avec des raisins.  Mais rien n’avait de goût.  Sous mes yeux s’étalait toute la liberté d’une journée vide.  Dimanche, jour du néant. ».

douchsunday« Sunday », un coin de ciel bleu sous le ciel gris, lorsque Madeleine invite Oliver à prendre un verre au lieu dit « ciel bleu ».  Le Queens, terre désolée, que Madeleine appelle le « No man’s land », qui renaît un instant par l’intérêt de deux êtres l’un pour l’autre.   Le Queens, théâtre de vie et de mort, oublié de l’Amérique et du monde que Jonathan Nossiter travaille sans concession et sans misérabilisme, tout en humanité, comme les frères Taviani montreraient leur Sicile.   On est dans la poésie du malheur ou dans la sombre illumination, parfois inquiet parfois gai, sans jamais choisir son camp.  Le théâtre de la vie et la lutte contre l’oubli, de soi-même et des autres.   « Sunday », entre deux mondes, entre vie et mort, entre sens et non-sens.

Tout simplement un chef-d’œuvre d’humanité, tout en nuance et intelligence, interprété magnifiquement par deux comédiens, David Suchet et Lisa Harrow, sortis tous deux de la Royal Shakespeare Company. 

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12 septembre 2007

L’ARME FATALE de Richard Donner (1987)

Synopsis

drugfataleLos Angeles, de nos jours. Une jeune femme se défenestre sous l'emprise de drogues, c'est le point de départ d'une nouvelle enquête pour le sergent Roger Murtaugh de la police de Los Angeles. Sauf que cette fois-ci, il va devoir faire équipe avec un jeune flic aux instincts suicidaires, Martin Riggs. Sous les apparences d'un suicide apparemment banal se cache en fait un trafic de drogues à l'échelle internationale que Riggs et Murtaugh vont devoir enrayer tout en apprenant à se connaître…

On refait le film

Le récit s’ouvre en nous montrant un monde dangereux et malsain qu’il va falloir combattre. Une très jolie jeune fille dans la fleur de l’âge, blonde, droguée, se jette du haut d’un immeuble. Affaire à suivre…

Comme chevaliers pour lutter contre le mal impitoyable, d’abord une famille noire constituée d’un couple et de leurs trois enfants habitant une jolie maison dans un quartier bourgeois.  Le père (Danny Glover), la barbe grisonnante, fête son anniversaire.  C’est l’occasion pour sa fille aînée de lui dire gentiment ses quatre vérités en lui disant qu’il vient de prendre un petit coup de vieux.  Ensuite, un homme blanc (Mel Gibson), solitaire, ayant comme seul compagnon un chien.  Ils habitent une cahute délabrée sur le bord d’une plage.  Il est clairement au bord du gouffre personnel.  Cigarettes et alcool dès le lever du jour, au bord de la faillite intérieure, le bonhomme pleure encore sa femme décédée. dannyfatale

L’introduction du récit semble vouloir jouer sur le concept des races blanches et noires en intervertissant les codes convenus.  Un blanc qui « rate » face à un black qui « réussit », les deux associés dans un combat contre le mal.  Nous sommes en plein milieu des années 80 et voilà sans doute les idées fracassantes qui ont fait s’émouvoir les publics du monde entier à l’époque.  On se situe clairement dans une énième version cinématographique d’une querelle entre le « bien » et le « mal » mais qui recherche une certaine originalité (dérangement des codes « blanc » et du « noir ») tout en essayant d’élargir le public au maximum (association du code « blanc » et « noir »). 

meldannyfatalTout en s’intéressant à ce « grand » combat du bien contre le mal, la narration va également s’intéresser au quotidien des personnes et à toutes ces petites tracasseries et agressions auxquelles tout le monde fait face tous les jours : la perte d’un être aimé pour Martin Riggs (Mel Gibson) et Roger Murtaugh (Danny Glover) qui se sent vieillir en permanence (« J’suis trop vieux pour ces conneries »).  Le plus grand commun dénominateur (combat du bien et du mal) rejoint le plus petit commun dénominateur (les tracasseries du quotidien), dans une lutte permanente contre la mort (Riggs suicidaire et Murtaugh qui se rapproche mentalement de la mort).  Toujours dans ce souci d’associer en permanence le plus grand commun dénominateur au plus petit, la narration va associer et individualiser les problèmes sociétaux de grandes ampleurs.  Dans le cas qui nous concerne, il ne s’agit pas seulement d’un problème de police face au banditisme, mais aussi d’un cas personnalisé puisque Murtaugh connaît le père de la jeune fille qui s’est tuée en ouverture.  Il a servi avec lui au Vietnam. Un exemple qui va se répéter à l’infini dans « L’arme fatale » et toutes ses suites associant en permanence le problème « universel » au problème « individuel » dans un but évident de singularisation d’humanisation.  Le récit ne parle pas seulement à un ensemble de public mais à chaque individu qui constitue le public. 

Autre association encore dans L’arme fatale, celle du sérieux et de l’humour, cristallisés dans chacun des personnages Murtaugh/Riggs.  La plupart du temps, Murtaugh est plutôt lourd et profond tandis que Riggs agit dans la légèreté et l’insouciance.  Murtaugh construit une maison et une famille tandis que Riggs a perdu tout sens matériel et de vision à long terme.  Deux façons d’appréhender le monde, s’épaulant l’un l’autre pour parer aux faiblesses respectives.  Il s’agit par ailleurs de rendre profonde une certaine légèreté de récit tout en assouplissant une certaine gravité du même récit.  On joue sur plusieurs symboles en les opposant puis en les associant.  Riggs va reprendre vie au contact de la famille de Murtaugh qui va le stabiliser tandis que Murtaugh va oublier son vieillissement au contact de la fougue de Riggs.  L’association va se transformer en solidarité, thématiques très puissamment nourries dans ce film et ses suites. Un pour tous, tous pour un, dans nos différences et oppositions, la formule va faire bingo dans l’esprit des spectateurs du monde entier…melsechfatale

De la comédie, de l’aventure, certes mais qui n’oublie pas sa profondeur, son humanité, son universalité.  On est bien dans du Blockbuster américain de haute qualité style « Jaws » ou encore « Star Wars » dont « L’arme fatale » va prendre clairement le relais dans les années 80 et 90 au même titre que les « Terminator ».  La formule « Arme fatale » est magique car emprunte de sincère humanité.  L’association des deux comédiens, Danny Glover et Mel Gibson d’inspiration divine croirait-on, est une des plus réussies de toute l’Histoire du septième art.  Ils étaient fait l’un pour l’autre pour le plus grand bonheur des spectateurs du monde entier.  En ce qui me concerne, je me fais toute la série chaque année !

16 juin 2007

En vacances

dustinlaur

Blog en vacances jusqu'au mois de septembre.  Je vous souhaite à tous de passer un agréable été.

Le forum, lui, ne s'arrête pas.  Ca continue ici :

http://chrislynch.heberg-forum.net/forum1_cinefilons.html

29 mai 2007

DIE HARD - PIEGE DE CRISTAL (1988) de John McTiernan

logoanime34_1_3 Ce 29 Mai à 20H45 mai sur Cine Cinema Premier

Synopsis die_hard

John McLane (Bruce Willis) est un policier New-Yorkais. Pour les fêtes de Noël, il se rend à Los Angeles où sa femme Holly (Bonnie Bedelia) a trouvé un poste élevé dans la compagnie Nakatomi. Celle-ci donne une fête brillante dans un des grands buildings de la ville. Mais, peu après son arrivée, John voit une troupe armée dirigée par Hans Grüber (Alan Rickman) investir les lieux. Il se cache dans les étages et ne tarde pas à se trouver confronté aux truands. Commence alors un jeu de cache-cache mortel...

mctiernanjohnOn r’fait le film

John McClane, un rôle d'anti-héros en or pour Bruce Willis, l'association parfaite entre un personnage et son comédien. Egalement une confrontation entre deux comédiens Willis/Rickman, sublime, comme un bras de fer psychologique. Rickman a fait de Hans Grüber un des méchants les plus géniaux du cinéma, crapuleux à souhait. De nouveau le huis clos ou presque, qui intensifie la tension cinématographique et John McTiernan qui utilise chaque parcelle de cet espace réduit pour donner le meilleur de lui-même et une impression d'oppression, d'étouffement et d'enfermement. Après la vision du film, on a l'impression de connaître nous aussi chaque pièce de la tour Nakatomi. Un scénario et une mise en scène extrêmement efficace avec le souci du détail et qui réussit à ne jamais se disperser. Le thriller à son plus haut niveau avec cette course folle contre le temps digne d' « Alien » ou du « Train sifflera trois fois ». Aventure et suspense se mêle à l'humour pour offrir un produit de consommation qui plaira autant aux producteurs qu'aux spectateurs. Quand le cinéma commercial rythme avec plaisir... Ce film reste encore une référence pour le blockbuster.

John McTiernan : "C'est un pauvre gars en chaussettes blanches et tricot de corps qui n'abandonnera pas."

Avec Bruce Willis, Alan Rickman, Bonnie Bedelia, Reginald VelJohnson, Alexander Godunov, Paul Gleason, De'voreaux White, William Atherton, Hart Bochner, James Shigeta, Robert Davi, Grand L. Bush, Clarence Gilyard Jr., Bruno Doyon, Andreas Wisniewski,

27 mai 2007

HONKYTONK MAN de Clint Eastwood (1982)

   

Avec Clint Eastwood (Red Stovall), Kyle Eastwood (Whit), John McIntire (le grand-père), Alexa Kenin (Marlene), Verna Bloom (Emmy), Matt Clark (Virgil), Barry Corbin (Arnspringer), Jerry Hardin (Smuffy)

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Synopsis

Red Stovall, guitariste alcoolique, s’engage sur la route de Nashville pour participer à une audition du Grand Ole Opry. Pour le chaperonner, un grand-père nostalgique et deux adolescents voulant échapper à la dépression des années 30.

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Accomplir ses rêves à tout prix pour offrir un sens sa vie, voilà l’idée que nous propose Clint Eastwood dans cette entreprise.  Rarement le cinéaste aura été aussi clair sur ses intentions. 

Clint Eastwood est encore un jeune cinéaste à l’époque et il oscille entre la réalisation de films commerciaux et d’autres plus intimistes.  Le film qui précède celui-ci est « Firefox, l’arme absolue », qui est à visée clairement commerciale.  Juste avant, « Bronco Billy », beaucoup plus personnel.  Une façon d’osciller « entre deux voies », lui permettant avec les succès récoltés lors de ses films commerciaux, de trouver par ailleurs une vraie liberté artistique.

« Honkytonk man » est un film de recherche.  Eastwood s’inscrit d’ailleurs dans le genre « road movie », qui constitue la parfaite illustration d’une quête de lucidité et de bien-être intérieure.  On le verra par la suite, dans les futures réalisations du cinéaste, qu’il adore parsemer sa structure narrative de points d’interrogation.  Les idées toutes faites, les conclusions hâtives, le manichéisme, ne font pas partie de son répertoire.  Et ce qui caractérise bien l’œuvre du cinéaste, c’est la finesse et les nuances de son propos.

L’action du récit se déroule pendant la dépression des années 30, soit pendant les premières années de vie du réalisateur.  Eastwood observe son début de vie par le biais du rétroviseur cinéma.  Une très lourde période à assumer pour un enfant qui découvre le monde.  Alors quoi7566571 de plus fort que le rêve pour s’échapper du misérabilisme ambiant. « Honkytonk man » est à l’évidence un point de vue autobiographique du réalisateur, soit l’une de ses œuvres les plus importantes qui offre beaucoup d’éléments de compréhension sur les motivations fondamentales du cinéaste : le rêve pour s’échapper, pour exister.  Le personnage central Red Stovall ressemble comme deux gouttes d’eau à Clint Eastwood, quant au but à atteindre dans la vie.  Le fait également qu’il offre le second rôle à son propre fils indique également qu’il s’agit d’une œuvre très investie, très personnelle.  Comme un cadeau d’un père à son fils pour lui transmettre quelques valeurs fondamentales.

C’est par la musique que le jeune Clint Eastwood parvient à s’évader du marasme quotidien.  Et c’est à cette amie artistique que le réalisateur va rendre un vibrant hommage en rejouant les airs du blues et de country par l’intermédiaire de son double imaginaire, Red Stovall.

Autre caractéristique très importante dans ce film, c’est la notion de lutte contre le temps et contre le vieillissement, qui va transparaître dans toute l’œuvre du cinéaste.

Un film d’une importance capitale pour comprendre le cinéaste Clint Eastwood.  « Honkytonk man » est à Eastwood ce que « E.T. » est à Spielberg, les « 400 coups » à Truffaut, « Citizen Kane » à Welles.

23 mai 2007

The Queen de Stephen Frears (2006)

Sous la loupe et pour le plaisir : l'art du montage en finesse

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Dans les séquences précédentes, Stephen Frears a juxtaposé des images d'archives documentaires avec des séquences de fiction.  Ici, il continue... on aperçoit Lady Diana sur une photo d'archives...

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Image indiquant que nous sommes le 30 août 1997 faisant référence à un fait historique s'étant déroulé en France comme l'indique la présence des drapeaux français.  Il s'agit clairement d'une image de fiction qui se juxtapose à une image documentaire.  A noter déjà l'économie de moyen pour faire comprendre un maximum de choses : deux drapeaux, une date en insert.

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A nouveau une image document de Lady Diana qui succède à une image de fiction...

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Image de fiction montrant des paparazzi faisant le guet devant un hôtel suggérant bien sûr que Lady Diana va bientôt en sortir et rappelant la fameuse nuit de sa mort....

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Ca y est : la meute de journaliste poursuit la voiture de Lady Diana.  C'est de la fiction...

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Image document montrant Lady Diana ne voulant plus être photographiée.  Elle approche sa main de la caméra...

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Image subjective de fiction suggérant le tunnel ou Lady Diana va trouver la mort le fameux soir du 30 août 1997...

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Une main (fiction ou réalité) - celle de Diana (vraie ou suggérée) vient se poser sur la caméra...

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La main de Diana fait maintenant place à un noir complet symbolisant entre autre la mort et permettant de passer à une autre séquence.  Grosse économie de moyen dans le montage tout en finesse qui ouvre sur des possibilités d'interprétations.  On ne voit pas l'accident mais on comprend tout.  Par ce moyen, Stephen Frears mise sur la conscience collective qui a connaissance de cette histoire.  L'image et le montage suggèrent... la mémoire collective fait le lien.  Magnifique !!!

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