The Queen de Stephen Frears (2006)
Sous la loupe et pour le plaisir : l'art du montage en finesse
Dans les séquences précédentes, Stephen Frears a juxtaposé des images d'archives documentaires avec des séquences de fiction. Ici, il continue... on aperçoit Lady Diana sur une photo d'archives...
Image indiquant que nous sommes le 30 août 1997 faisant référence à un fait historique s'étant déroulé en France comme l'indique la présence des drapeaux français. Il s'agit clairement d'une image de fiction qui se juxtapose à une image documentaire. A noter déjà l'économie de moyen pour faire comprendre un maximum de choses : deux drapeaux, une date en insert.
A nouveau une image document de Lady Diana qui succède à une image de fiction...
Image de fiction montrant des paparazzi faisant le guet devant un hôtel suggérant bien sûr que Lady Diana va bientôt en sortir et rappelant la fameuse nuit de sa mort....
Ca y est : la meute de journaliste poursuit la voiture de Lady Diana. C'est de la fiction...
Image document montrant Lady Diana ne voulant plus être photographiée. Elle approche sa main de la caméra...
Image subjective de fiction suggérant le tunnel ou Lady Diana va trouver la mort le fameux soir du 30 août 1997...
Une main (fiction ou réalité) - celle de Diana (vraie ou suggérée) vient se poser sur la caméra...
La main de Diana fait maintenant place à un noir complet symbolisant entre autre la mort et permettant de passer à une autre séquence. Grosse économie de moyen dans le montage tout en finesse qui ouvre sur des possibilités d'interprétations. On ne voit pas l'accident mais on comprend tout. Par ce moyen, Stephen Frears mise sur la conscience collective qui a connaissance de cette histoire. L'image et le montage suggèrent... la mémoire collective fait le lien. Magnifique !!!