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On r'fait le film
9 mai 2007

Orange mécanique de Stanley Kubrick (1972)

« Orange mécanique », œuvre monumentale du septième art. On a déjà tout écrit.  Ici, par l’image, je vais me focaliser sur l’aspect théâtral de l’œuvre qui suggère une distanciation par rapport à la réalité et à la violence véhiculée. Il existe plusieurs couches de lecture chez Kubrick qui travaille en permanence dans la nuance.  Chez lui la réalité de la violence se matérialise par l'intermédiaire d'un miroir déformant concrétisé par la théâtralité, le jeu, le masque, etc. 

Sous la loupe et pour le plaisir

cap001

La scène de viol au début du film se déroule sur une scène de théâtre.  L'élément scénique offre une possibilité de distanciation par rapport à la réalité et diminue l'effroi ressenti par la violence suggérée. Derrière la sauvagerie de la scène se cache la symbolique du jeu théâtralisé.

cap001

Deuxième viol et Alex et sa bande portent des masques qui symbolisent également la théâtralité.  En même temps, autre élément de distanciation, Alex chante "Chantons sous la pluie" qui fait référence au cinéma.  Théâtre et cinéma, comme miroirs déformants de la réalité.  La façon dont est filmée la pièce avec la disposition de ses lampes peut faire penser également à une petite scène de théâtre.

cap002

Test sur Alex.  On lui montre des films style Hollywood.  Des scènes de violence style Hollywood...  Alex : "Le son était vraiment horrorcho, les hurlements étaient d'un réalisme... On slouchait même la respiration haletante. C'est drôle les couleurs du monde réel...me paraissent réelles...".  "Un monde réel" créé sur les écrans Hollywoodiens que l'on montre à Alex pour qu'il se débarrasse de sa violence intérieure...  Kubrick observe la façon dont est véhiculée la violence à Hollywood.  "Orange mécanique", par opposition, propose une autre façon de voir les choses... tout en distanciation.

cap002

Test pour observer si Alex peut se réinsérer dans la société.  On le place sur une scène devant un public.  Alex est en représentation...

cap004

Le public applaudit la prestation d'Alex sur scène...

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Commentaires
C
Sympa l'analyse ! Si tu aimes le théâtre au cinéma tape dans le cinéma de Minelli !<br /> <br /> Il y a aussi chez Kubrick une omniprésence de la peinture et de la géométrie !<br /> <br /> Il règle ses comptes avec le pop-art (décors du Moloko, tableaux chez la femme aux chats), d''ailleurs, pour anecdote, les tableaux sont médiocres et.. peints par sa femme !!!<br /> <br /> La femme aux chats est condamnée dès lors qu'on l'aperçois à l'écran, elle est cernée par ses chats et les éléments de décor, un peu offerte au milieu de la scène que devient la pièce où elle est !<br /> <br /> Bref, un chef d'œuvre !
C
Moi aussi je ris :-) Sinon en tout point d'accord avec ton analyse :-)))
C
Moi aussi je ris :-) Sinon en tout point d'accord avec ton analyse :-)))
O
Chapeau bas pour cette analyse...<br /> Kubrick était vraiment un maître de l'image, travaillant ces cardrages jusque dans les moindres détails, du moins c'est ce que je pense et ce que j'ai constaté ;-) ...<br /> Mais, quelque part, je pense (toujours)qu'il y a également encore une autre petite chose qui permet cette distanciation... <br /> Hormis, le travail sur l'image, l'emploi d'Alex comme narrateur (et donc comme sorte de "petite soupape" pour nous sortir du film à certains moment et ainsi nous rappeler qu'on nous raconte une histoire), il y a le rire...<br /> Ce n'est peut-être pas voulu de la part de Kubrick (à moins que ce ne soit moi qui soit complètement dérangée, ce qui n'est pas impossible je l'avoue^^), mais moi, il y a plusieurs scène que je trouve drôle... Notamment cette fameuse scène de meurte à coup "d'oeuvre d'art", ou encore la visite du "contrôleur judiciaire" (?) d'Alex alors qu'il se lève enfin après avoir dit à sa mère qu'il n'ira pas en cours parce qu'il est soi-disant souffrant...<br /> Je n'y peut rien, elle me font rire à chaque fois que je les vois... Dédramatisant l'histoire...<br /> <br /> Voili voilou...
T
Je l'ai vuuuuuu !<br /> A-do-ré ! J'crois que je n'avais jamais vu ça de ma vie en fait. Thème fort sur forme délirante. Aucun voyeurisme malgré un violence ultra poussée! <br /> Comme tu dis, on en a tellement parlé de ce film... Je ne vois pas trop ce que je pourrais rajouter.<br /> <br /> Ton analyse est très intéressante. On peut également remarquer qu'Alex s'exprime d'une façon très théâtrale lorsqu'il parle. Cela permet également de créer une grande distanciation entre le fictif et le réel.<br /> <br /> Wouhou !
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