Orange mécanique de Stanley Kubrick (1972)
« Orange mécanique », œuvre monumentale du septième art. On a déjà tout écrit. Ici, par l’image, je vais me focaliser sur l’aspect théâtral de l’œuvre qui suggère une distanciation par rapport à la réalité et à la violence véhiculée. Il existe plusieurs couches de lecture chez Kubrick qui travaille en permanence dans la nuance. Chez lui la réalité de la violence se matérialise par l'intermédiaire d'un miroir déformant concrétisé par la théâtralité, le jeu, le masque, etc.
Sous la loupe et pour le plaisir
La scène de viol au début du film se déroule sur une scène de théâtre. L'élément scénique offre une possibilité de distanciation par rapport à la réalité et diminue l'effroi ressenti par la violence suggérée. Derrière la sauvagerie de la scène se cache la symbolique du jeu théâtralisé.
Deuxième viol et Alex et sa bande portent des masques qui symbolisent également la théâtralité. En même temps, autre élément de distanciation, Alex chante "Chantons sous la pluie" qui fait référence au cinéma. Théâtre et cinéma, comme miroirs déformants de la réalité. La façon dont est filmée la pièce avec la disposition de ses lampes peut faire penser également à une petite scène de théâtre.
Test sur Alex. On lui montre des films style Hollywood. Des scènes de violence style Hollywood... Alex : "Le son était vraiment horrorcho, les hurlements étaient d'un réalisme... On slouchait même la respiration haletante. C'est drôle les couleurs du monde réel...me paraissent réelles...". "Un monde réel" créé sur les écrans Hollywoodiens que l'on montre à Alex pour qu'il se débarrasse de sa violence intérieure... Kubrick observe la façon dont est véhiculée la violence à Hollywood. "Orange mécanique", par opposition, propose une autre façon de voir les choses... tout en distanciation.
Test pour observer si Alex peut se réinsérer dans la société. On le place sur une scène devant un public. Alex est en représentation...
Le public applaudit la prestation d'Alex sur scène...