DARK HORSE de Dagur Kári (2005)
Daniel est un artiste de graffitis un peu irresponsable mais charmant qui ne s'en fait pas, même si tout le monde est après lui: les vigiles de parking, les cafetiers, les factures et la police. Un jour, il tombe amoureux de Franc, une fille aussi irresponsable et charmante que lui. Subitement, les jours faciles prennent fin et il se retrouve confronté à un événement bouleversant qui l'oblige à s'engager...
Un cinéaste que je situerais dans la mouvance Jarmuschienne, d’un point de vue formel mais aussi de fond. Avec le choix du noir et blanc, la subdivision du récit en plusieurs tableaux, le thème de la marginalité, une prédilection pour le multipiste narratif. Donc, si vous aimez le cinéma de Jarmusch, foncez voir « Dark Horse », surtout que le cinéaste Islandais possède sa propre personnalité.
« Dark Horse » me fait penser également à « Buffet froid », où comment filmer les univers sombres avec légèreté, car comme Blier, Dagur Kári joue du comique de situation avec délice, plongeant parfois même carrément dans le burlesque. Ainsi on peut assister à quelques scènes bien déjantées avec des éléphants qui passent derrière un café ou quand une multitude de petites Fiat déboulent sur une route de campagne. Un humour décalé, qui vient masquer subtilement l’atmosphère pesante d’une société proche de la rémission. Le cinéaste marie légèreté et profondeur avec délice, avec un sens aigu de la rupture narrative, déviant en permanence le ton adopté, multipliant sans cesse de nouvelles pistes de récit, ouvrant les possibilités de lectures différentes. Dagur Kári ou l’art de surprendre !