LE CRIME FARPAIT de Alex de la Iglesia (2004)
Avec Guillermo Toledo, Mónica Cervera, Luis Varela, Fernando Tejero, Kira Miró, Enrique Villén, Alicia Andújar, Eduardo Gómez, Javier Gutiérrez, Montse Mostaza, ...
Synopsis
Rafael est un séducteur ambitieux. Il aime les belles femmes, les vêtements chics et les ambiances raffinées. Il se sent supérieur aux autres. Il est convaincu qu'un jour, il parviendra en haut de l'échelle. Rafael possède un don. Il est né pour vendre. Il a ça dans le sang. C'est pour cette raison qu'il travaille dans un grand magasin. Le rayon Femme est son royaume. Les vendeuses de parfums sont toutes folles de lui.
On r'fait le film
Déjà dans le titre du film, comme un air connu, celui d’Hitchcock bien sûr et de son « Crime presque parfait ». Et à bien y regarder, on peut facilement tracer des parallèles entre le cinéma du Mæstro Hitchcock et celui de De la Iglesia, entre « Frenzy » et « Le crime farpait », dans cette manière décalée, proche du burlesque, de noircir le trait de la comédie. Egalement un lien entre les deux cinéastes, dans les thématiques chers à Hitchcock, à savoir celles de la culpabilité et du perfectionnisme. Dans « Le crime farpait », l’homme porte tout le poids des imperfections du monde !
Le héros de ce conte moderne et burlesque, Alex de la Iglesia le voit comme un Macbeth du 21è siècle avec ce désir de vivre hors de la réalité dans un monde élégant et sophistiqué. Et comme le héros Shakespearien, le personnage central, Raphael, devra subir les affres de la malédiction.
Hitchcock, Shakespeare, mais également Chaplin ou Kubrick, dans cette manière de se livrer à une attaque en règle du fonctionnement du monde par le biais du rire et du burlesque. Ici, c’est le monde consumériste qui est la cible, celui des effets de mode futiles, celui qui a pour Dieu la beauté, celui qui ne récompense que la réussite sociale. Et Alex de la Iglesia qui finalement ne fait que porter le masque du clown pour mieux rire ou pleurer des Clowns que nous sommes tous, qui érigeons le futile comme maître d’un monde décadent. Le basculement établi par le scénario, d’un monde sophistiqué à celui des fruits maudits qu’il porte en lui, par le prisme des yeux du clown, est savamment mis en scène, dans un mélange d’authenticité, de cynisme audacieux et de dynamisme dans le ton. De plus, on notera la qualité des comédiens, tous à leur place, crédibles et bourrés de talent.
Sûr et certain que ce metteur en scène espagnol vient de signer là une œuvre originale très réussie, en adéquation avec les problèmes de son temps. « Le crime farpait », une observation farpaitement burlesque et cynique du monde